sourire pour toujours

Je marche sans chercher.
Errer.
Parmi tous ces sourires, peut-être y-a-t-il celui de la tante Inès…
J’y viens, j’y retourne. C’est “mon“ cimetière.

Mes grands-parents maternels ont quitté la Calabre pour venir en France en 1923, mais des grand-tantes sont venues vivre à Gênes.
Alors, dans ces allées, c’est un peu la famille.
Ils sont là, ils me regardent.
Avec leur sourire sur porcelaine, éternels ou presque. Jusqu’au moment où le temps aura fait son travail.
La plupart de mes ancêtres italiens sont enterrés en Calabre, mes grands-parents en France bien sûr. Pendant l’élaboration de ce travail photographique, j’ai appris que mes grand-tantes étaient probablement enterrées dans une lointaine banlieue de Gênes, et non ici dans ce cimetière monumental plutôt destiné aux riches familles de la région.

Mais ces photographies en médaillons ont continué à me sourire malgré tout, familières, comme sorties de l’album de famille.
Qui choisit la photo des défunts ? Et moi, qui choisira ma photo ?
J’ai cherché dans mes archives personnelles des photos, toutes prises sans souci de création artistique par mon compagnon, où je lui souris.
J’ai sélectionné ces photographies en y retrouvant une attitude, un espace, une ambiance, qui allaient plus loin que la simple proximité (je pourrais parler de “parenté“) de la pose. Une sorte de complicité entre ces inconnus et moi.
J’ai ensuite recadré et “travaillé“ ces photos pour qu’elles retrouvent l’aspect ou la chromie de l’époque.
Souriez… Nous sommes de la même famille, celle des humains mortels.