Qui est cette femme qui descend d’un bateau au milieu de nulle part, avec sa petite valise à la main ?
Un rythme entêtant, une voix off qui scande, un souffle venu de loin.
J’ai laissé s’écouler une succession de plans noir et blanc de mes voyages en Italie ou ailleurs, avec juste ce
plan couleur très bref qui surprend, qui revient de façon répétitive pour faire surgir enfin la couleur finale.
L’Italie résonne en moi.
A la même période, j’ai écrit un court texte sur l’exil de mes grands-parents italiens. Je n’avais pas fait
le rapprochement. Et maintenant, je ne sais si ce sont les mots de ce texte qui m’ont fait choisir les plans ou
l’inverse, mais le lien est évident. J’ai mis des images bout à bout sur les mots absents du film.
Le texte
finissait par : “S’il y a une chose que je sais faire, c’est partir en Italie. Y aller légère. Et sans
valise“.