Et pourtant elle coule dans mes veines

Mon pays, c'était le monde.
Le mot résonnait de façon intime et universelle.
Nous sommes nombreux à avoir des parents, grands-parents venus d'ailleurs.
J'aimais cette idée de n'avoir besoin ni de terre ni de racines, telles les saxifrages, ces petites plantes tenaces semées par le vent jusque dans les murs de pierres ou dans les fissures de rochers.
Mais au fil des années, est apparu le besoin de goûter, ressentir, éprouver mes “racines”.
Je n'ai pas vécu l'exil, j'ai eu peu de récits de celles et ceux de ma famille qui l'ont traversé. Il ne fallait pas en parler, ni parler italien d'ailleurs.
Mais les déracinés ont besoin de voir, de sentir, de respirer.
“Et pourtant elle coule dans mes veines” est peut-être le voyage du retour que Vita et Salvatore, mes grands-parents maternels, n'ont jamais fait.
Le présent et le passé s'y entrelacent avec une douceur teintée de doute et d'inquiétude.
L'Italie est là, au dehors et au dedans.